La Judo Pro League reprend ses droits le mardi 12 septembre prochain. Treize équipes sont engagées pour remporter la deuxième édition de la compétition lors d’un grand Final Four qui se tiendra au Dojo de Paris le 16 décembre prochain. Alors que la reprise approche, nous vous proposons une revue d’équipe complète. Découvrez chaque jour les équipes qui composent les quatre groupes des phases de poule.
Jeudi 7 septembre : Présentation des équipes de la Poule A
Vendredi 8 septembre : Présentation des équipes de la Poule B
Samedi 9 septembre : Présentation des équipes de la Poule C
Dimanche 10 septembre : Présentation des équipes de la Poule D
POULE A
SAINTE-GENEVIÈVE SPORTS
Dans les années 80, avant que cela devienne la norme, les dirigeants de Sainte-Geneviève emmenaient leurs jeunes dans les tournois en Allemagne ou au Danemark, récoltant au passage un surnom : la petite maison dans la prairie. Pascal Renault, président depuis trente ans, était donc Charles Ingalls, le père de famille. « On se faisait chambrer mais on tapait pas mal de monde », s’amuse le dirigeant, inarrêtable à l’heure de remonter le temps.
Aujourd’hui, rien n’a changé : le club de l’Essonne est toujours l’un des favoris des compétitions qu’il dispute. Garçons ou filles, jeunes ou seniors, « on a un parcours exceptionnel depuis quinze ans ». La liste est trop longue pour être détaillée. En revanche, la philosophie à l’origine de ces succès tient en trois mots : priorité aux équipes. « Quand elles brillent, on peut faire émerger des individualités. C’est notre leitmotiv », résume le dirigeant.
Le club, qui aura soixante ans en 2024, se donne une autre mission, citoyenne. « Avant d’en faire des champions, on veut des hommes et des femmes citoyens dont on peut être fier, formés par des entraîneurs inamovibles, présents depuis quinze ans pour certains ». SGS un jour, SGS toujours.
US ORLÉANS JUDO LOIRET
En novembre 2022, l’équipe féminine de l’US Orléans a retrouvé le sommet en remportant la Coupe d’Europe pour la sixième fois, plus de dix ans après son dernier succès. « Il faut se montrer à la hauteur de notre propre histoire, qui est riche », rappelle Maëlle Di Cintio, 32 ans et présidente depuis l’année dernière. Pas seulement en judo ; le jujitsu obtient également des résultats probants, avec l’or mondial pour Juliana Ferreira en juillet 2023.
Elle-même pratiquante, elle a cependant cessé de se battre sur les tapis mais mène bien d’autres combats pour le développement de l’US Orleans : auprès des collectivités locales, face aux clubs franciliens, proches et attractifs. « C’est la vie mais on ne baissera pas les armes », glisse la dirigeante, qui a attiré pour la deuxième édition de la Pro League le Normand Joseph Terhec.
La compétition est l’un des projets ambitieux que cite Maëlle Di Cintio pour continuer à faire d’Orléans « un club phare ». Mais si le club « marche bien » au haut niveau, il porte avant tout « des valeurs de solidarité » et se veut « une seconde famille » pour ses 650 licenciés, qui y trouvent « un lieu où l’on se sent bien, un lieu de vie et de partage ».
NORMANDIE JUDO
Cette année, la région a encouragé la Ligue à former une équipe représentative du territoire. « Un peu dans l’urgence », glisse Jean Mesnildrey, qui coordonne l’équipe dans la compétition, avec le Havrais Dimitri Dragin, champion du monde par équipes en 2011, pour la partie sportive. La Normandie a vu passer d’immenses judokas, David Douillet ou Fabien Canu, « mais n’a pas su les garder », regrette le dirigeant.
Dans la continuité, Normandie Judo a une position claire : des athlètes et un encadrement de qualité mais le plus possible en lien avec la région. Si bien que l’équipe est formée de combattants licenciés en Normandie ou passés par les pôles espoirs de Caen ou Rouen.
Constituer une entité indépendante de la Ligue de Normandie d’ici 2024 est le plan A. Pour autant, conserver le format d’équipe régionale à l’avenir est une possibilité. Des villes ont fait connaitre leur intérêt à héberger Normandie Judo de façon permanente à l’avenir. Cette année, trois départements différents accueilleront les rencontres de Pro League. « Ici, on a la particularité d’être assez soudés. Poser une identité régionale a bien plu. D’ailleurs, on sent une volonté de tous les clubs de nous soutenir », conclut avec optimisme Jean Mesnildrey.
JUDO DES HAUTS DE FRANCE
Le « plagiat » est entièrement assumé. « J’ai copié le modèle normand », lance Gérard Guilbault, président de la Ligue des Hauts-de-France, avant de détailler ce qu’il appelle « une longue histoire ». On résume : bien qu’ayant trouvé le projet de Pro League séduisant, le dirigeant nordiste avait constaté l’an dernier qu’aucun club ne s’était présenté. Le « pionnier » normand l’a poussé à se lancer sous l’étiquette de la région. « C’est une suite logique à l’ouverture de l’Arena Béthune-Bruay », souligne le premier dirigeant des Hauts-de-France.
L’engagement de ses cadres techniques, qui ont accepté de prendre en charge la détection, l’entraînement, les stages et le coaching, a permis l’embauche en juin d’un responsable du marketing, chargé d’attirer des partenaires. En attendant, les bons bilans financiers des quatre dernières années permettent de voir venir « sans gros risque ».
« Une équipe régionale, ça permet de ne pas avoir un seul gros club qui va recruter les meilleurs espoirs chez les autres en faisait un tas de mécontents », apprécie Gérard Guilbault, lui-même président de club. Ce modèle, qui évite de déraciner les athlètes et d’appauvrir les clubs, il y croit « beaucoup ».
Comme en Normandie, les trois rencontres de Pro League seront accueillies dans trois départements : à Wasquehal (Nord), à Tergnier (Aisne) et à Verquin (Pas-de-Calais). « Associer mes présidents de département, qui n’étaient pas tous favorables au projet, c’est une façon de les convaincre et de juger sur pièces », ajoute le dirigeant, qui a les idées claires : « Priorité à la région et la jeunesse ».