La Judo Pro League fait son grand retour pour une troisième saison. Au programme : plus de suspense, d’adrénaline avec des moments forts et des rencontres spectaculaires.
Cette année, 14 franchises se disputeront le titre de champion de France par équipes mixtes. À quelques jours de la reprise de la première ligue professionnelle mixte de France, le 8 octobre prochain, nous vous proposons une revue des équipes engagées.
Judo Nice Métropole
Ce tour des franchises devait commencer par le champion en titre, le Judo Nice Métropole, vainqueur l’année dernière aux dépends du SGS Judo. Portée par des cadres fidèles au club, le Judo Nice Métropole sera t-elle la première franchise à tenir son titre ?
Fondé pour la première édition de la Pro League, le Judo Nice Métropole est né de la réunion entre Nice Judo Alliance et l’Olympic Nice Judo, « deux clubs rivaux qui marchaient bien et ne s’aimaient pas beaucoup », convient Mohamed Otmane, directeur du second pendant une dizaine d’années avant de prendre la présidence du nouveau-né. Avec bonheur puisque ses combattants ont atteint la finale en décembre dernier.
Pour le dirigeant, cette nouvelle compétition est « l’avènement d’un projet sportif pour que nos gamins ne quittent pas le territoire ». Or, à Nice, « il existe un très grand sentiment d’appartenance », incarné par un dialecte, le nissart, et un symbole, l’aigle. En témoignent les encouragements fervents des jeunes du pôle espoir. « C’est la récompense du travail quotidien de formation dans toute la région », précise Mohamed Otmane, qui inclut volontiers le Judo Club de Monaco voisin. D’ailleurs, le père de Luca Otmane (PSG) cite les médailles mondiales de Loïc Piétri, fils du directeur technique de Monaco, parmi ses grands souvenirs. Au même titre que la cinquième place de Sofiane Milous aux Jeux olympiques de Londres, ou la médaille d’or de Maxime Gobert aux championnats d’Europe juniors en 2021.
Fier d’être « un club du terroir » avec une équipe 100% niçoise, Mohamed Otmane espère procurer d’autres émotions fortes à la capitale des Alpes-Maritimes, aux côtés des footballeurs de l’OGC Nice, du volley et du basket féminin.
AM Asnières Judo 92
Présent au Final Four l’année dernière, l’AM Asnières Judo 92 revient sur cette 3e édition de la Judo Pro League avec la ferme intention de faire son retour dans le carré final. Premier club de France avec ses 1 400 adhérents, l’étendard des Hauts-de-Seine s’est dédoublé pour sa première participation à la Judo Pro League, créant une seconde structure dédiée, AM Judo 92. « C’est le double de travail mais on sait depuis plusieurs années que pour atteindre le haut niveau, il faut des moyens qui viennent des cotisations, des subventions et des partenaires. Or, la Pro League est un moyen d’atteindre des partenaires auxquels on n’avait pas accès », développe Paul Aspord, dirigeant de longue date et président depuis 2000.
À Asnières, le cœur du travail repose sur la formation, qui produit des résultats réguliers. Les plus récents : en 2022 et 2023, une cadette et un cadet asniérois ont été sacrés champions du monde par équipes. « Blanc-Mesnil et le PSG ont plus d’attractivité mais on n’a jamais cherché à débaucher ailleurs, on essaie de tout faire en interne », justifie le taulier. Et ça marche : dans l’équipe juniors championne de France, cinq combattants sur sept avaient démarré au baby-judo. « Nos professeurs sont très contents », glisse Paul Aspord. Seul revers à ces médaillés : les formateurs du club sont désormais convoités. « Un ou deux ont reçu des offres. Mais ils sont très attachés à l’idée de passer le flambeau ». La fidélisation des athlètes et des professeurs est essentielle pour cette structure qui a « beaucoup misé sur la formation » et où les résultats sont donc « plus longs » à venir.
Auxerre Judo
Pour sa première saison en 2023/2024, Auxerre Judo avait créé la surprise en venant donner des sueurs froides à l’ES Blanc-Mesnil Judo en quarts de finale. Cette année, la franchise bourguignonne repart de plus belle avec l’ambition de faire mieux et d’atteindre le Final Four. Les plus jeunes des 280 adhérents ont déjà bouge voyage : Sénat, Assemblée nationale, corps de l’armée… « On leur ouvre l’esprit aux valeurs républicaines de citoyenneté à travers des rencontres découvertes », explique le secrétaire général Aberahmane Elassri, qui a organisé des échanges avec des sénateurs, des députés ou des membres des forces de l’ordre. Ses jeunes ont aussi assisté a la journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme, le 11 mars. Avec une idée directrice : « Apprendre ce qu’est le courage, l’investissement, l’honneur, l’engagement, être participatif, s’impliquer », énumère le dirigeant.
Dans le chef-lieu de l’Yonne, le judo se bat pour trouver sa place, avec la complicité des footballeurs de l’AJ Auxerre, qui ont fait la promotion de l’art martial dans leur stade Abbe-Deschamps. Le frère du secrétaire général, Nasser Elassri, a fait le lien en sa qualité d’ancien préparateur physique au centre de formation de l’AJA.
Avec la Judo Pro League, Auxerre entend « donner une chance a un certain nombre d’athlètes qui galèrent à boucler leurs fins de mois », « faire la promotion du club et du territoire », complète Aberahmane Elassri, qui verrait bien l’évènement accueilli à Sens ou à Avallon, plus seulement à Auxerre. « Il faut que la Pro League enflamme le département et la région » pour avoir une chance d’obtenir la création d’un pôle élite départemental, « une vraie structure ou les gamins puissent très tôt faire du sport intensif et être compétitifs ».
OM Judo
Porter un nom aussi reconnu et populaire que celui de l’Olympique de Marseille, « ça n’a pas de prix », savoure Stéphane Mongellas, à l’origine du rapprochement avec le club de football en 2012. D’autant que le judo est sa seule discipline omnisports, reconduite chaque année sous la forme d’une licence. La chaine OMTV ayant disparu, les combats des championnats de France n’y sont plus diffusés mais d’autres outils restent mis à disposition. Et pour l’image, ces dernières années, des champions comme Lucie Decosse ou Cyrille Maret ont donné le coup d’envoi d’un match au mythique stade Vélodrome. Des images fortes pour soutenir le développement de la section judo.
Alors pratiquant, Stéphane Mongellas avait dû rejoindre le PSG Judo, faute d’une structure pour l’accueillir dans sa ville. C’est cette expérience qui lui a donné l’idée de solliciter l’OM. « Fournir les clubs parisiens, ce n’était plus possible », sourit-il. Aujourd’hui, les licenciés de l’OM Judo sont en majorité cadets ou juniors. L’équipe de Pro League est donc composée largement d’éléments extérieurs, venus pour deux tiers de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, pour seulement un ou deux issus du club. Mais l’encadrement espère inverser la proportion. « L’idée, c’est de remplir notre équipe de Pro League avec nos jeunes dès qu’ils seront prêts », souffle le taulier, ravi que le logo de l’OM sur le judoji « fasse un tabac » et attire les meilleurs espoirs de la région. Qui, un jour peut-être, auront le même parcours qu’Alexandre Iddir, passé par le pôle espoir de Marseille puis l’OM Judo avant de participer aux Jeux olympiques en 2016 et 2021 (médaillé d’or par équipes).